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La terre des basses

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La terre des basses, modélisation 3D en cours de fabrication

   Le premier acte de La terre des basses consiste à enlever le couvercle du récipient. L’on découvre alors une marmite bouillonnante qui répand sa substance alchimique aux limites des horizons. Au pied se situe les racines de l’objet, ces innombrables ramifications décrivent une lecture généalogique du sol. Chaque fil s’accroche à la mémoire d’un ancêtre qui vient se connecter et vibrer sourdement à la surface.

   Aux environs , de petites parcelles de territoires frémissent autour de la fibre blanche centrale. La composition fait appel à l’image des champs de coton et des travailleurs noirs afro-américains au 19ème siècle. La dureté du travail mène les hommes à la révolte. Les plus résistants font preuve d’un coffre puissant et les voix du gospel s’élèvent au ciel. Basses, sombre , grave comme la terre,au plus prêt du sol qui tremble, ces citernes plantées comme des arbres oscillent, ancres des hommes immuables. La voix de Paul Robeson résonne descendant la rivière du Mississipi dans la chanson Ol’ Man river. Dans un autre registre, avec la même tessiture vocal, Samuel Ramey incarne les personnages de diable à l’opéra pour évoquer les profondeurs des enfers. Barry White à travers la musique soul reprend l’héritage du gospel en intégrant l’émancipation d’une époque à travers le rôle d’un séducteur à paillette.

   Au centre, la marque du sceau rouge s’imprime pour authentifier la propriété du lieu, des objets. L’application de cette empreinte prouve la présence d’une entité, d’une appartenance humaine à l’espace . Son homonyme, le seau renforce la valeur d’un outil qui se remplit et se vide lié au fonctionnement d’un cœur . L’environnement affirme sa dimension anthropomorphique en prenant sa source vitale au fond de ce puit-pantalon.

   Au bas du vêtement, l’écho d’une barbe blanche s’étend au sol. L’univers humoristique se dévoile sous les traits du druide Panoramix. Les bulles d’une potion magiques se préparent et montent comme une bouffée de légèreté et d’espoir dans l’atmosphère. Le village-famille sera sauvé, pourra se défendre face aux envahisseurs.

   Dans le creux des deux cylindres, l’on vient chercher un sens originel. En référence à l’intériorité des arbres de Giuseppe Penone, l’écorce en bronze devient un tunnel intemporel. Ces deux troncs se transforment en basson à multiple extensions dans l’environnement. Tout vibre et se relie à la toile d’araignée multidirectionnelle, électrique, optique d’un réseau de communication sans limite. Des perles turquoise d’eau de ciel et de terre inonde cette cartographie mondiale.

 

  EXTRAVERSIONS PAYSAGEES

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