L'insomnie sensible à la lune vient percer les murs de la chambre, le grand carrousel des pensées se met alors en marche . Chaque vague de souvenirs se déroule dans un long mascaret qui s'efface à l'horizon. Le dormeur éveillé de Gaston Bachelard se laisse porter sous le magnétisme des marées mais garde sa conscience active, il résiste à la disparition. Dans ce musée des déluges, la mer se renverse dans le ciel à travers un grand filet de nerfs cuivrés d'oxyde bleu vert d'eau. Malgré la tourmente, la douceur d'une couverture de nacre , les oreillers nuages, la perspective d'un lit générationnel repose sous les veilleuses claires des perles d'argent. L'abandon du corps laisse place à l'imaginaire, les cordages deviennent des créatures d'algues en fusion d'or, et le hasard lucide se transforme en rêverie.