Du Carré blanc sur fond blanc de Malévitch , le mur s’expose aux autres murs , les références défilent dans le processus d’un déplacement qui va bouleverser les statuts de l’image et de l’objet.
Les murs d’une maison se matérialisent et se dématérialisent au flux d’une pensée qui prend son appuie sur une surface concrète pour atteindre l’abstraction. Immuable, le bloc de matière fonctionnel encadre un espace de vie, sa blancheur initiale, de calcaire ,de plâtre ,de chaux, devient un rocher spongieux où se murmure les histoires de chacun .
La sculpture Passe-muraille utilise un procédé mécanique pour tenter de créer un mouvement télékinésique. Le mur reprend les dimensions d’une pièce standard mais utilise des panneaux de polystyrène léger avec une faible résistance physique pour sa construction. L’objet conserve ainsi la forme visuelle d’un mur mais abandonne une partie de ses propriétés physiques pour répondre à une autre fonctionnalité. La machine soulève le panneau blanc guidé par la rotation des axes du cadre , en quelques secondes l’objet traverse l’espace en effectuant un mouvement progressif vers l’avant et ascensionnel parallèle au sol .
A l’écho des plaques d’aciers de Richard Serra , du cheminement des camions, des grues pour élever les tonnes de métal des sculptures dans un nouveau lieu . Le groupe hydraulique qui actionne les poutres métalliques du mur porte l’intention d’un geste puissant qui vient marquer un espace . «Passe-muraille» constitue un acte architectural qui se révèle au regard de l’événement de sa propre mise en oeuvre.
Robert Ryman crée un grossissement immédiat sur la question du support, de la peinture d’une délimitation du cadre. La surface blanche de bille de polystyrène expansé du panneau apparaît dans son contraste aux murs blanc autour d’elle. Tout l’enjeu de cette dissociation permettra d’ouvrir le champs des médiums du cinéma, peinture , sculpture, installation, performance.
