La maîtrise d’une griffe

5-Lamaîtrised'unegriffe
La maîtrise d’une griffe, modélisation 3D en cours de fabrication

   La maîtrise d’une griffe commence par le claquement de doigts d’une main d’or et d’argent. Ce coup d’éclat ouvre le spectacle. Au pied de ce bâton miraculeux, les oiseaux se regroupent pour profiter de ces graines étincelantes. Rouge comme les griffes du diable de l’île de la réunion, ils envahissent peu à peu les lieux.

   Les gestes fusent de toute part, la toile de Lucio Fontana se projette au sol. Trois griffes fossilisées tracent le sillon des lacérations. L’acte d’un instant charge la surface d’une temporalité de millions d’années. Ses différents trains en marche défilent devant nous pour signer les vitrines de la rue et de l’éphémère.

   Le bâton frappe le sol d’une violence prêt à se rompre. Usé mais splendide, l’os est soutenu d’une poignée orthopédique. Un effort qui éblouit à la pointe d’une danseuse étoile classique tournoyant sur la scène de l’opéra.

   En arrière plan , les ciseaux d’Edward aux mains d’argent de Tim Burton sculptent, taille les robes de haies végétales. Les silhouettes comme deux gardes délimitent l’horizon d’une résille métallique. La coupe du couturier Azzedine Alaïa inspirent ces morphologies, le scalpel trace les lignes au plus prêt du corps en héritage des anciens corsets.

   En référence au mythe de Midas, cette main évoque la capacité de transformer ce qu’elle touche en or alchimique. Le geste du créateur devient une maladie contagieuse. Les ailerons surgissent autour d’elle comme la mise en garde d’un équilibre fragile entre proies et prédateurs.

 
 
 

  EXTRAVERSIONS PAYSAGEES