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Collaboration Benoît Piéron et Gaël Lecerf  « Rêve de vol »

 

www.benoitpieron.com
Collaboration Benoît Piéron et Gaël Lecerf Artistes Plasticiens

    Le cerf-volant imaginé entre Benoît Pieron et Gaël Lecerf se saisit de la scène aérienne pour se déployer comme une installation-performance et débuter une histoire de vol .
Le parcours s’initie aux rebonds des nuages. Chaque carreau de toile  figure comme une marche volante séparant le ciel et la terre . Cette échelle gravitationnel remonte dans la mémoire profonde et infinie d’une petite chambre d’ enfant. Cette nuée fourmillante envahit l’azur, elle tapisse l’air  d’un langage balbutiant ou d’une légère contagion. Le corps flottant au dessous s’attache au rêve de vol comme peut l’évoquer Gaston Bachelard dans « L’air et les songes ». La séquence s’étend dans le ciel comme un souvenir qui s’opère entre la distance et le temps tenu par les fils d’une pensée .

    Les deux cerfs-volants circulaires sont portés comme des bracelets. Ils s’animent bataillant dans les flux directionnels de chaque côté de ce corps filaire. En écho aux explosions de Quai Guo Quiang, l’attention se porte plus particulièrement à la trajectoire qui mène à l’apothéose. La farandole de liens entre les différents éléments continuent à tournoyer comme « La danse » de Matisse . La toile ainsi tendue s’orne d’une dentelle à l’architecture intime . Le vêtement virevolte dans un duel à la force du poignet . Les liens presque invisibles s’entremêlent dans les mailles d’un corps fantôme. Ces deux entités absentes laissent place à la face cachée de la peinture en évoquant « Le baiser » de Magritte. Les cercles tracent le contour et l’ouverture d’une manche qui s’entrouvre aux froissures d’un smoking et des bijoux sur une peau nue. Parfumé , les bruns d’adn s’envole au gré du vent ,les bulles s’échappent d’une coupe pour faire légèrement tourner la tête .

   Au sol , le chariot olfactif fait mijoter des languettes blanches. Deux cheminées à vapeur traitent les papiers humides chargés des phéromones de jeunes pousses odorantes. L’inox de ces cuisines s’ouvre sur les chapeaux des toits . L’on est invité à se saisir de l’éventail pour regarder cette idée de haut-vol . Le traitement réserve une effluve qui roule au nez à l’entrée d’un parc aux attractions offertes. Les billets alchimiques s’envolent des manches du magicien. La cage laisse échapper ce parfum durant des heures qui imprègne le paysage. Le Caddy déambule à la sortie de la zone , tout le quartier vient humer la fraîcheur de cette performance printanière sur la place publique.