La sculpture guide notre regard à travers son histoire, elle porte une arme miroitante qui décoche,décroche une larme à la coque endurcie d’un corps à moitié caché. Sous la carapace, les années s’incarnent à l’empreinte d’une écorce , des coups au foie qui marquent une langue épineuse et râpeuse . Apparente préservation du sommet d’un œuf intact, le cuir granuleux résonne au bourdon qui scande ses entrailles. Dans un acte délibéré , la flèche transperce Saint-Sébastien, cette épine chirurgicale vient traverser les ombres de cet univers clos . Vampirisme à l’appel d’une palpitation, un pieux touche la bête au cœur , l’argent se réfléchit au lumière extérieure et l’écartement du ciseau accueille dans sa bouche l’iris bleu d’un horizon retrouvé.

   Vision d’avenir après une tâche herculéenne , un dragon aux écailles humaines vient d’être terrassé. Au goût du sol , ce renflement rase les terres et lévite maintenant à la valse légère des rondeurs d’une colline. Pacotille au verre teinté, les bulles oniriques viennent flotter à l’encadrement d’un rétroviseur et des vrombissements d’une course aux allures sauvages. . La silhouette au maintien élégant vient de rompre son aveuglement, d’un appel d’air au puit de lumière, elle tient cet équilibre fragile pour de nouvelles orientations. Le voile des amants de Magritte se découvre, et la monstruosité du regard aiguisé d’Hopkins s’interrompt. Non sans douleur, la myopie bataille avec la réalité pour accéder à des projections plus lointaine. «Clairvoyance» se greffe la vue d’une lucidité retrouvée .

     Des lanières de soudure rouges translucides contre l’aveuglement de l’arc électrique du métal en fusion s’offre comme des pétales de protection artificiels . Au cœur de cette fleur industrieuse, une cible de paille devient la plate-forme de décollage d’un objet volant. La sculpture muni de quatre hélices lévite aux yeux des passants, traversée par la flèche qui a pu atteindre la cible au-dessous d’elle.